En guise d’introduction nous nous contenterons de reproduire un extrait d’un article référencé ci-après qui décrit notamment le mode opératoire de l’OTAN au Kosovo et l’humiliation ressentie par la Russie.
« Après l’opération militaire Force Alliée contre les centres du pouvoir de Slobodan Milosevic en 1999, les autorités politiques et militaires russes étaient en état de choc.
En 78 jours, une opération purement aérienne, ciblant principalement des sites économiques et des centres politiques et administratifs serbes, faisait plier le régime de Slobodan Milosevic.
L’opération a eu lieu malgré l’opposition du président Boris Eltsine, ce qui résultait en une double humiliation de la Russie ; à la fois diplomatique et militaire.
Sur le plan diplomatique, la Russie n’avait pas pu faire valoir son droit de veto dans le Conseil de sécurité de l’ONU parce que l’Otan avait décidé de recourir à la force en dehors du mandat des Nations unies.
En outre, Boris Eltsine n’avait pas pu s’imposer comme véritable médiateur parce que les Serbes – conscients du manque d’influence de la Russie sur la position de la communauté internationale – avaient refusé de prendre en compte les appels russes à la raison et à la modération.
Sur le plan militaire, les tentatives des forces armées russes pour établir une zone de contrôle exclusive au nord-est du Kosovo (où vivaient la plupart des Serbes au Kosovo) avaient échoué. «
Au cours de la Guerre du KOSOVO, les violations des règles humanitaires et du droit de la guerre furent loin d’être anecdotiques et les conséquences de certains choix stratégiques continuent d’affecter les populations civiles serbes.
Le rapport final au Procureur par le Comité chargé d’examiner la campagne de bombardement de l’OTAN contre la République fédérale de Yougoslavie fera notamment état de trois types de griefs :
1- Les dommages à l’environnement : « des attaques contre des installations industrielles telles que des usines chimiques et des installations pétrolières auraient causé le rejet de polluants »
Un article du Berliner Zeitung du 16 juin 2021 titrait ainsi « La guerre chimique impunie contre la Serbie : qui condamnera finalement l’OTAN ? »
2- L’utilisation de missile à Uranium appauvri (Depleted Uranium projectiles)
Selon Amnesty international, « une autre munition utilisée par l’OTAN qui semble constituer une menace à long terme pour les civils et l’environnement est la munition à l’uranium appauvri (UA).
« Des responsables de l’OTAN ont déclaré à Amnesty International à Bruxelles que des avions de l’OTAN, en particulier des avions d’attaque au sol A-10 Warthog, avaient tiré 31 000 obus à l’Uranium appauvrie pendant la campagne. «
« Certaines études suggèrent que la poussière d’uranium appauvri, qui reste à proximité des cibles touchées par des munitions à l’uranium appauvri, pose un risque important pour la santé en cas d’inhalation ou d’ingestion. »
Le 8 février 2001, “LIBERATION” titrait :
3 – L’usage de bombes à fragmentation (Cluster Bombs)
Selon le rapport du comité cité ci-dessus, « des bombes à fragmentation ont été utilisées par les forces de l’OTAN pendant la campagne de bombardement. »
« Human Rights Watch a condamné l’utilisation des bombes à fragmentation alléguant que le taux élevé de » ratés » ou d’échec des sous-munitions (bombettes) contenues à l’intérieur des bombes à sous-munitions convertit ces sous-munitions en mines terrestres antipersonnel qui, selon HRW seraient désormais interdites par le droit international coutumier. »
Dans le rapport officiel de ce comité, il est indiqué :
« Nos conclusions indiquent que le conflit du Kosovo n’a pas provoqué de catastrophe environnementale affectant la région des Balkans dans son ensemble.
Néanmoins, la pollution détectée sur certains sites est grave et constitue une menace pour l’homme.«
Finalement la lecture de ces deux rapports, dont l’un est un document officiel, témoigne de la réalité de faits graves ayant durement impacté les populations, et « en même temps », une volonté de relativiser ces fautes de l’OTAN, en mettant systématiquement en avant :
=> Un contexte guerrier rendant de tels dommages inévitables;
=> La non-généralisation de ces pratiques à l’ensemble des théâtres d’opérations qui serait de nature à absoudre les forces de l’OTAN;
=> Un droit international équivoque quant à l’usage de certaines armes.
Ainsi, malgré ces faits graves relevés et non contestés, la conclusion de ce comité qui semblait décidée à l’avance sera la suivante :
« Sur la base des informations disponibles, le comité recommande que le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale n’ouvre pas d’enquête concernant la campagne de bombardement de l’OTAN ou incidents survenus pendant la campagne. »
Evidemment, ce dénouement juridique nous ramène à l’actualité.
Aujourd’hui, en Ukraine, la guerre menée par la Russie semble s’inspirer de la guerre illégale que mena l’OTAN contre les serbes, même si, jusqu’à présent la Russie n’a pas utilisé de projectiles à uranium appauvrie.