LES U.S. CONTRE L’ÉTABLISSEMENT D’UN SYSTÈME DE DÉFENSE AUTONOME OUEST EUROPÉEN

« OVERLORD ».

Qui se rappelle de ce nom de code attribué par les américains à la Bataille de Normandie ?

« Overlord », signifie « suzeraineté ».

Pour ceux qui auraient oublié leurs cours d’histoire médiévale, le suzerain est un seigneur auquel ses vassaux doivent allégeance.

« AMGOT ». (Allied Military Government of Occupied Territories) Qui se souvient de cet acronyme ?

En 1944, les américains tentèrent d’imposer leur tutelle sur l’Etat français et sur les structures économiques de notre nation.

Dès le débarquement, les US mirent en circulation des billets dits « billets drapeaux », fabriqués aux US.

Le général de Gaulle déclara qu’il s’agissait d’une fausse monnaie et parvint à empêcher l’AMGOT de gouverner la France.

La volonté d’ingérence américaine en Europe n’a jamais été dissimulée.

Elle fait tellement partie du paysage cognitif européen qu’alors même que depuis des décennies, l’Amérique est pourvoyeuse de guerres, l’idée d’expulser les américains d’Europe n’est jamais venue à l’esprit de nos gouvernants.

En 1991, l’effondrement de l’Union soviétique et sa dislocation ont rebattu les cartes.

Alors que depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les zones d’influence de l’Europe occidentale et de l’URSS en Europe étaient demeurées statiques dans le contexte de la guerre froide, l’état des choses pouvait désormais évoluer.

Faisant preuve d’agilité stratégique, l’Amérique ne tarda pas à adapter sa politique étrangère à cette nouvelle donne.

En 1992, le conseil de sécurité national du gouvernement fédéral américain fixait la stratégie américaine. Il s’agissait désormais de s’immiscer encore plus dans les affaires de l’Europe des 12 de l’époque.

Appuyez sur l’image pour accéder au document.

Trois axes majeurs furent ainsi dessinés pouvant se résumer ainsi :

1°) Empêcher une plus grande intégration entre les 12 membres de la communauté européenne de l’époque;

2°) Empêcher la création d’une Europe de la défense;

3°) Favoriser l’élargissement de l’Europe vers l’Est;

Sur l’intégration européenne :

L’extrait dessous démontre qu’en 1992, Washington souhaitait encourager un processus d’intégration élargie mais surtout pas celui des douze membres de l’époque.

« Nous (les US) devons résister à un mouvement conduisant simplement à une plus grande, plus profonde intégration entre les douze membres si celle-ci venait à exclure l’admission de nouveaux membres.« 

Aux yeux des américains, l’élargissement était souhaitable, un tel processus permettant de ramener les pays d’Europe Centrale et de l’Est dans le camp occidental, de nature à maintenir une Europe « molle » aux volontés diluées susceptible de continuer à demeurer sous l’emprise des US et de réduire la sphère d’influence russe.

L’intégration de l’Europe des Douze était perçu comme un repoussoir pour les US, pour la simple raison qu’une telle Europe nécessairement plus homogène aurait été susceptible de créer un bloc européen souverain indépendant des US.

Lutter contre l’établissement d’une Europe de la défense.

En 1992, les US considéraient devoir s’efforcer « d’empêcher l’émergence » d’un système de sécurité exclusivement européen.

« Alors que les états unis supportent le but d’une intégration européenne, nous devons chercher à empêcher l’émergence d’arrangements européens en matière de sécurité qui auraient pour effet de saper l’alliance (NATO), et en particulier le commandement intégré de l’OTAN »

L’usage du terme « which » (lequel) et non « that » (qui) , signifie que les US considèrent que la constitution d’un système européen de défense européen viendrait saper le système de commandement intégré de l’OTAN.

Sur l’élargissement de l’OTAN aux pays d’Europe centrale et d’Europe de l’Est.

Depuis 1992, les US considèrent devoir intégrer ces pays dans la zone d’influence « Europe de l’Ouest ».

« Les US pourraient aussi considérer l’extension à l’Europe de l’Est et à l’Europe centrale d’engagements analogues à ceux que nous avons étendus aux états du Golfe. Ces engagements pourraient être être étendus après consultations avec nos alliés de l’OTAN et de préférence en collaboration avec d’autres membres de l’OTAN.

De tels engagements pourraient amener les pays d’Europe de l’Est et d’Europe Centrale dans le filet de sécurité occidental et aider à stabiliser la région. L’obligation de garantie de défense aux États d’Europe de l’Est et centrale aurait d’importantes implications pour la structure des force US en Europe. »

L’idée des U.S. était de diluer l’Europe de l’Ouest dans une Europe amorphe intégrant l’Europe de l’Est et l’Europe centrale.

En conclusion, l’un des objectifs fondamentaux des U.S. est à l’évidence toujours et encore que l’Europe ne devienne jamais une puissance apte à rivaliser avec elle voire à la dominer politiquement et économiquement.

Les U.S. interviennent dans les conflits non pas pour défendre de quelconques valeurs, mais toujours pour poursuivre leurs intérêts mercantiles et stratégiques.

Afin d’illustrer notre propos , nous conclurons avec un résumé d’une analyse de janvier 2023 de la Rand Corporation sur la guerre en Ukraine :

« Cette perspective identifie les manières dont la guerre pourrait évoluer et comment les trajectoires alternatives affecteraient les intérêts américains.

Les auteurs soutiennent qu’en plus de minimiser les risques d’escalade majeure, les intérêts américains seraient mieux servis en évitant un conflit prolongé.

Les coûts et les risques d’une longue guerre en Ukraine sont importants et l’emportent sur les avantages possibles d’une telle trajectoire pour les États-Unis. »

https://www.rand.org/pubs/perspectives/PEA2510-1.readonline.html

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s